Une alimentation faible en sodium est une alimentation qui limite significativement la consommation de sel dans le but de maintenir une bonne santé ou de traiter certains problèmes de santé.
Certains professionnels de la santé peuvent recommander ce genre d’alimentation en employant d’autres termes comme « diète sans sel », « régime faible en sodium » ou « régime hyposodé ». Ce sont des synonymes.
Table des matières
- Qu’est-ce que le sodium?
- Combien de sodium consommer quotidiennement?
- Impacts de l’alimentation faible en sodium sur la santé
- Les sources de sodium dans l’alimentation
- Comment connaître le contenu en sodium d’un aliment
- Comment réduire la consommation de sodium au restaurant
- L’alimentation faible en sodium en bref
- Références
Temps de lecture estimé : 22 minutes
Qu’est-ce que le sodium?
Le sodium est à la fois un minéral et un électrolyte. Comme minéral, il est présent naturellement dans l’environnement sous forme de sel et est essentiel pour de nombreuses fonctions physiologiques, telles que la régulation de l’équilibre hydrique et de la pression sanguine.
En tant qu’électrolyte, le sodium joue également un rôle important dans la régulation de l’équilibre électrolytique ainsi que dans la transmission des impulsions nerveuses et la contraction musculaire.
La différence entre le sodium et le sel
Le sodium et le sel sont souvent confondus, mais ils ne sont pas exactement la même chose. Le sel utilisé en cuisine est en réalité du chlorure de sodium (NaCl) qui est composé à la fois de sodium et de chlorure. Plus précisément, le sel contient environ 40 % de son poids en sodium ce qui signifie que pour chaque gramme de sel (1000 mg) que nous consommons, environ 400 mg de sodium sont ingérés.
Les différents types de sels et leur contenu en sodium
Il existe de nombreux types de sel sur le marché, chacun ayant des caractéristiques différentes en matière de goût, de texture et de composition. Voici quelques exemples de sels couramment utilisés.
Sel de table
Le sel de table est le sel le plus utilisé. Ses cristaux sont blancs et très fins. Il est souvent iodé pour prévenir la carence en iode. Une cuillère à thé (5 ml) de sel de table contient 2300 mg de sodium.
Ainsi, peu importe qu’il soit naturel, biologique, fin ou grossier, iodé ou non, le sel demeure un ingrédient très riche en sodium qu’on doit utiliser avec parcimonie.
Sel casher
Le sel casher est un sel utilisé pour la préparation des aliments casher. Il a une texture plus grossière que le sel de table et est souvent utilisé pour sa capacité à absorber l’humidité. Sa teneur en sodium est similaire à celle du sel de table.
Sel de mer
Le sel de mer est un type de sel qui provient de l’eau de mer. Il est généralement produit en évaporant l’eau de mer pour obtenir des cristaux de sel. Il peut être fin ou grossier et peut varier en couleur en fonction de l’endroit d’où il provient et de la manière dont il est produit.
Il peut contenir des minéraux et des oligo-éléments en plus du sodium, d’où la saveur différente de celle du sel de table. Les sels de mer contiennent à peu près la même quantité de sodium que le sel de table mais on en utilise généralement moins.
Sel rose de l’Himalaya
Comme son nom l’indique, le sel rose de l’Himalaya c’est un sel de roche qui est extrait des montagnes de l’Himalaya. Il a une couleur rose distinctive due à la présence de minéraux et d’oligo-éléments tels que le fer et le calcium. À poids égal, il contient lui aussi la même teneur en sodium que les autres sels.
Combien de sodium consommer quotidiennement?
Selon Santé Canada, les apports suffisant en sodium d’un adulte varient de 1200 à 1500 mg de sodium par jour1. Il est donc normal d’en consommer un peu tous les jours. Toutefois, dès l’adolescence, l’apport quotidien en sodium devrait être inférieur à 2300 mg afin de prévenir la survenue de problème de santé comme l’hypertension et les maladies cardiovasculaires.
Malheureusement, selon l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2017-2019, la consommation de sodium des Canadiens dépasse l’apport maximal tolérable pour la majorité des groupes d’âge avec une moyenne de 2760 mg par jour2:
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’alimentation faible en sodium, qui est recommandée dans le traitement de certaines maladies, n’est pas plus sévère que la recommandation de base pour la population en santé.
Ainsi, l’alimentation faible en sel est une alimentation qui contient entre 1200 mg et 2300 mg de sodium soit exactement la fourchette recommandée par Santé Canada. On peut ainsi dire que tout le monde devrait adopter une alimentation « faible en sodium ».
De plus, dans le cas des maladies rénales, les récentes lignes directrices recommandent de limiter les apports en sodium à moins de 2300 mg par jour pour tous les types de patients (insuffisance rénale, dialyse ou post-transplantation)3. Ainsi, la restriction du sodium est la pierre angulaire dans le traitement de toutes les maladies rénales.
La limite de 2300 mg de sodium n’est toutefois pas une cible à atteindre. Il est préférable de viser le minimum, tout en comblant ses besoins quotidiens. D’ailleurs, Il n’est pas recommandé de consommer moins de 1200 mg de sodium par jour car celui-ci joue quand même un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre hydrique et électrolytique du corps, en plus d’être essentiel pour le fonctionnement des nerfs et des muscles.
Sachez que les recommendations sur le sodium de la FDA (U.S. Food & Drug Administration) sont similaires et celle-ci dernier recommande aussi une limite quotitidenne de 2300 mg de sodium4.
Finalement, sachez aussi que les besoins peuvent également varier d’une personne à l’autre en fonction d’autres antécédents de santé. En cas de doute, consultez votre professionnel de la santé pour connaitre votre limite quotidienne en sodium.
Impacts de l’alimentation faible en sodium sur la santé
Pourquoi le corps à besoin de sodium?
Bien qu’on doive le limiter, le sodium est tout de même un élément essentiel dans le corps humain car il joue plusieurs rôles importants dans le maintien de la santé et du fonctionnement normal du corps.
Par exemple, le sodium, en tant qu’électrolyte, aide à maintenir l’équilibre hydrique dans le corps en régulant la quantité d’eau dans les cellules. Il est également essentiel pour la transmission des impulsions nerveuses et pour la contraction musculaire, y compris celle du muscle cardiaque.
Le sodium est également impliqué dans l’absorption de certains nutriments dans le système digestif, tels que le glucose et certains acides aminés. Il aide également à réguler la pression sanguine en travaillant en tandem avec le potassium.
Comment les reins traitent le sodium?
Le sodium est principalement absorbé dans l’intestin grêle. Il est ensuite transporté dans le sang, où il circule jusqu’à ce qu’il soit éliminé par les reins. Les reins jouent un rôle crucial dans la régulation du sodium dans le corps. Ils filtrent le sang pour éliminer les déchets et l’excès de sodium, puis réabsorbent une quantité appropriée de sodium pour maintenir l’équilibre électrolytique.
Ainsi, en cas d’excès de sodium dans le corps, les reins augmentent leur excrétion de sodium pour maintenir. À l’inverse, en cas de carence en sodium, les reins diminuent l’excrétion de sodium et augmentent sa réabsorption.
Aussi, en cas de déshydratation, la concentration de sodium augmente dans le sang et les reins produisent l’hormone antidiurétique (ADH) qui aide à réduire la quantité d’eau perdue dans l’urine en augmentant la réabsorption de l’eau par les reins.
Les reins permettent donc de réguler le sodium en fonction des besoins du corps.
Qui devrait adopter une alimentation faible en sodium?
À long terme, une consommation trop élevée de sodium peut nuire gravement à la santé. L’impact le plus connu d’un excès de sodium est le risque d’hypertension. Ainsi, toute personne souffrant d’hypertension devrait adopter une alimentation faible en sodium.
Les individus ayant une maladie rénale, cardiaque ou un antécédent d’accident vasculaire cérébral doivent également réduire leur consommation de sel en prévention secondaire. De plus, la réduction du sel est primordiale pour réduire les complications rénales et cardiovasculaires chez les individus souffrant de diabète.
Pourquoi adopter une alimentation faible en sodium?
Évidemment, le sel doit aussi être limité significativement dans le contexte des maladies rénales. D’ailleurs, la réduction du sodium est la pierre angulaire du traitement nutritionnel de pratiquement tous les types de problèmes rénaux.
Insuffisance rénale5
Les personnes atteintes d’insuffisance rénale sont très sensibles à l’effet du sodium sur l’augmentation de la pression artérielle. D’ailleurs, une consommation trop élevée de sel réduit l’efficacité de certains médicaments antihypertenseur.
De plus, lorsque la fonction rénale est réduite, le corps a plus de difficulté à éliminer le surplus de sodium et de liquides consommés. Une consommation excessive de sodium entraîne donc une rétention d’eau appelé œdème
Étant donné que le sodium stimule la soif, sa réduction peut aussi aider à mieux gérer la consommation de liquides des individus qui doivent les restreindre.
Protéinurie
Mis à part son effet néfaste sur la pression artérielle, une consommation élevée de sodium favorise également le passage de protéines dans l’urine (protéinurie). Une protéinurie élevée est un facteur de risque majeur de détérioration de la fonction rénale.
Calculs rénaux6
Plusieurs types de calculs rénaux (pierres au rein) ont comme facteur de risque commun une alimentation trop riche en sel. En effet, un sodium élevé dans l’urine est associé à une augmentation du calcium urinaire, ce qui augmente le risque de calculs à base de calcium comme les calculs d’oxalates et de phosphate.
Polykystose rénale
La maladie rénale polykystique est souvent associée à un risque élevé de développer une insuffisance rénale. Le fait d’adapter l’alimentation au début de la maladie permet de ralentir le processus.
Les études longitudinales ont montré que le sodium était l’un des facteurs associés à un déclin plus rapide de la maladie. D’ailleurs, la restriction du sodium fait partie du plus récent consensus canadien sur la prise en charge de la maladie7.
Les risques d’une consommation trop faible en sodium
Bien que relativement rare dans les pays occidentaux, une consommation insuffisante de sodium comporte également certains risques pour la santé.
Déshydratation
Le sodium aide à maintenir l’équilibre hydrique de notre corps. Par conséquent, une consommation trop faible de sodium nuit à la rétention de liquides dans le corps et peut contribuer à la déshydratation. Le risque est présent en particulier chez les personnes qui transpirent beaucoup, comme les athlètes.
Hypotension
Tel que mentionné, le sodium est essentiel pour maintenir la pression artérielle dans le corps. Chez certaines personnes, une consommation insuffisante de sodium peut entraîner une baisse trop importante de la pression artérielle, ce qui peut causer des étourdissements, des vertiges et parfois même des évanouissements.
Risque accru de fractures osseuses
Une consommation très faible de sodium, en deçà des besoins physiologiques, peut être associée à une diminution de la densité osseuse, donc à une augmentation du risque de fractures. En effet, le sodium et le calcium sont étroitement liés dans le corps, et une consommation excessive ou insuffisante de sodium peut affecter l’homéostasie du calcium dans l’organisme8.
Risque de problèmes de reins9
Une consommation trop faible de sodium peut également avoir des effets négatifs sur la santé rénale. Un apport en sodium insuffisant peut causer une diminution de la pression dans les vaisseaux sanguins des reins, ce qui peut affecter leur capacité d’élimination. Le manque de sel peut également causer une baisse du volume sanguin et du débit de sang aux reins, ce qui peut altérer la fonction rénale. Finalement, la quantité d’urine produite peut être réduite et devenir plus concentrée, ce qui augmente le risque de calculs rénaux.
Ainsi, bien que la réduction du sodium soit primordiale pour la prévention et le traitement des maladies rénales, il n’y a pas d’avantages à réduire les apports en deçà des apports nutritionnels recommandés. Le manque de sodium est toutefois rare dans l’alimentation nord-américaine car le sodium se cache dans plusieurs aliments, souvent à notre insu.
Période d’ajustement
Le temps nécessaire pour s’adapter à une restriction en sel au niveau des saveurs peut varier d’une personne à l’autre. En général, cela peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois pour que les papilles gustatives s’adaptent à une réduction significative de la consommation de sel10.
Au début, il est possible que les aliments semblent fades ou insipides, mais avec le temps, les papilles gustatives peuvent s’ajuster à une saveur moins salée. Les personnes peuvent également découvrir de nouvelles saveurs et apprendre à apprécier davantage les goûts naturels des aliments.
La plupart du temps, aucun retour en arrière n’est désiré car les aliments trop salés deviennent désagréables en bouche.
Les sources de sodium dans l’alimentation
Sodium présent naturellement
Il faut savoir que même si nous n’ajoutons pas de sel sur nos aliments et que nous n’achetons pas d’aliments transformés, nous consommons tout de même du sodium tous les jours. En effet, le sodium est un élément chimique qui se trouve naturellement dans de nombreux aliments.
Tout comme les humains, les animaux ont du sodium sous forme d’électrolyte dans le sang et les muscles. Les protéines animales contiennent donc un peu de sodium. Il en est de même pour le lait qui est un fluide biologique de la vache.
Par ailleurs, les végétaux absorbent des sels minéraux provenant de la terre, ce qui explique la petite quantité de sodium retrouvée dans les fruits et légumes.
Toutefois, le sodium naturellement présent dans les aliments contribue à seulement 10 % du sodium consommé quotidiennement.
Sodium ajouté
Le sodium ajouté est celui qu’on ajoute volontairement via la salière ou celui ajouté par l’industrie alimentaire. La source de sodium la plus connue est bien entendu le sel utilisé à table ou pour la cuisson des aliments. Toutefois, sachez que celui-ci ne représente que 10 % des apports quotidiens en sodium.
Par conséquent, le fait d’éliminer la salière n’est pas assez pour réduire suffisamment l’apport en sodium. Ainsi, la majeure partie du sodium consommé, soit 80 % des apports quotidiens, provient des aliments transformés par l’industrie et des mets de restauration. C’est ce qu’on appelle le sel caché.
Comment connaître le contenu en sodium d’un aliment
Les étiquettes nutritionnelles
Pour réduire significativement vos apports en sodium, vous devez apprendre à lire le tableau de la valeur nutritive sur les emballages alimentaires. Le sodium fait partie des nutriments qui doivent obligatoirement être inscrits dans le tableau.
La teneur en sodium pour le même genre d’aliment peut varier considérablement d’une marque à l’autre, et même d’une saveur à l’autre pour une marque donnée. Par conséquent, la lecture des étiquettes permet de comparer facilement les produits entres eux.
De façon générale, un aliment ou un ingrédient est considéré à faible teneur en sodium lorsqu’il contient moins de 140 mg par portion, ce qui correspond à moins de 6 % de la valeur quotidienne.
Portez attention également aux portions de référence sur l’étiquette. Par exemple, si vous devez acheter un pain, choisissez-en un qui contient au maximum 140 mg par tranche, ce qui correspond à moins de 280 mg si la valeur est inscrite pour 2 tranches.
De plus, assurez-vous que la portion indiquée correspond à la portion consommée. Dans le cas du fromage, une portion est généralement de 30 g. Si vous choisissez un fromage faible en sodium mais que vous consommez 2 à 3 fois la portion suggérée, votre apport en sodium sera lui aussi plus élevé.
Dans le cas d’un repas complet, on considère qu’une teneur en sodium de moins de 600 mg est acceptable.
Les allégations nutritionnelles
Faites attention également aux allégations nutritionnelles sur les emballages. Les aliments portant les mentions « teneur réduite en sodium », « moins de sel », « sans sel ajout » ou « légèrement salé » ne sont pas nécessairement pauvres en sodium. Cela signifie seulement que le produit contient moins de sel que la version originale.
Par exemple, une sauce soya « réduite en sel » peut contenir quand même plus de 600 mg de sodium par cuillère à table. Recherchez plutôt les allégations « sans sodium », « sans sel », « pauvre en sodium », « faible teneur en sodium », « peu salé » et « hyposodique » qui correspondent à des aliments réellement faibles en sodium.
Voici une liste des allégations nutritionnelles autorisées au Canada les plus courantes et leur signification.
Sans sel ou sans sodium
L’aliment doit respecter un de ces critères
- L’aliment contient moins de 5 mg de sodium par quantité de référence et par portion indiquée.
- L’aliment contient moins de 5 mg de sodium ou de sel par portion indiqué, si l’aliment est un repas préemballé.
Les allégations permises pour cet aliment
- sans sodium
- 0 sodium
- zéro sodium
- aucun sodium
- ne contient pas de sodium
- sans sel
- 0 sel
- zéro sel
- aucun sel
- ne contient pas de sel
Non additionné de sel ou de sodium
L’aliment doit respecter ce critère
- L’aliment ne contient aucun sel ajouté, aucun autre sel de sodium ni ingrédient contenant du sodium et ayant le même effet que du sel ajouté.
Les allégations permises pour cet aliment
- non additionné de sodium
- aucune addition de sodium
- aucun sodium ajouté
- sans sodium ajouté
- non additionné de sel
- aucune addition de sel
- sans sel ajouté
- aucun sel ajouté
- non salé
Faible teneur en sodium ou en sel
L’aliment doit respecter un de ces critères
- L’aliment contient au plus 140 mg de sodium par quantité de référence et par portion indiquée, et par 50 g si la quantité de référence est 30 g ou 30 mL ou moins.
- L’aliment contient au plus 140 mg de sodium par 100 g, si l’aliment est un repas préemballé.
Les allégations permises pour cet aliment
- faible teneur en sodium
- pauvre en sodium
- peu de sodium
- contient seulement (quantité) mg de sodium par portion
- contient moins de (quantité) mg de sodium par portion
- hyposodique
- peu de sel
- peu salé
- faible teneur en sel
- pauvre en sel
- contient seulement (quantité) mg de sel par portion
- contient moins de (quantité) mg de sel par portion
Teneur réduite en sodium ou en sel
L’aliment doit respecter un de ces critères
- L’aliment présente, après transformation, formulation, reformulation ou autre modification, une diminution d’au moins 25 % de la teneur en sodium par quantité de référence, par rapport à l’aliment de référence similaire.
- L’aliment présente, après transformation, formulation, reformulation ou autre modification, une diminution d’au moins 25 % de la teneur en sodium par 100 g, par rapport à l’aliment de référence similaire, si l’aliment est un repas préemballé.
Les allégations permises pour cet aliment
- teneur réduite en sodium
- moins de sodium
- teneur plus faible en sodium
- plus pauvre en sodium
- teneur réduite en sel
- moins de sel
- moins salé
- teneur plus faible en sel
- plus pauvre en sel
Moins de sodium ou de sel
L’aliment doit respecter un de ces critères
- La teneur en sodium de l’aliment est d’au moins 25 % inférieure par quantité de référence, à celle de l’aliment de référence du même groupe alimentaire.
- La teneur en sodium de l’aliment est d’au moins 25 % inférieure par 100 g, à celle de l’aliment de référence du même groupe alimentaire, si l’aliment est un repas préemballé.
Les allégations permises pour cet aliment
- moins de sodium
- teneur plus faible en sodium
- plus pauvre en sodium
- moins de sel
- teneur plus faible en sel
- moins salé
- plus pauvre en sel
Légèrement salé
L’aliment doit respecter ce critère
- L’aliment présente une diminution d’au moins 50 % de la teneur en sodium ajouté par rapport à l’aliment de référence similaire.
Les allégations permises pour cet aliment
- légèrement salé
- salé légèrement
Ces informations sur les allégations nutritionnelles officielles au Canada sont tirées de l’article sur les allégations relatives à la teneur nutritive du site du gouvernement du Canada11.
Pour les allégations nutritionnelles officielles aux États-Unis, consulter l’article « Sodium in Your Diet » publié sur le site de la Food & Drug Administration (FDA).
Comment réduire la consommation de sodium
Voici maintenant mes astuces préférées pour réduire la consommation de sodium.
La salière
Même si la salière représente seulement une fraction des apports quotidien en sodium, son abandon demeure essentiel si l’on souhaite se désensibiliser du goût du sel et réapprendre à apprécier les vraies saveurs des aliments.
Souvenez-vous qu’il existe une période d’adaptation et résistez à l’envie d’utiliser la salière. Rehaussez plutôt la saveur de vos plats avec de l’ail, de l’oignon, du gingembre, des zestes d’agrumes ainsi que différentes variétés de poivres, d’herbes et d’épices.
Les mélanges d’épices sans sel
Il existe aussi des mélanges d’épices sans sel qui sont composés de plusieurs aromates différents. La plupart contiennent un mélange de fines herbes, d’ail, d’oignon et de poivre. Certains sont citronnés et d’autres pimentés ou sucrés. Il y en a pour tous les goûts et tous les types de plats.
Il est également possible de faire ses propres mélanges en utilisant ses aromates préférés. Consulter la page de recettes de mélanges d’herbes et d’épices pour de l’inspiration.
Si vous achetez des mélanges d’épices à l’épicerie, assurez-vous qu’ils ont bien la mention « sans sel » et validez toujours votre choix à l’aide du tableau de valeurs nutritives. Parmi les bons choix, on retrouve les épices DASH, Mc Cormick et les versions sans sel de La Grille. Les épices Dion proposent également des options sans sel.
Les substituts de sels
Vous pourriez être tenté d’utiliser du sel « sans sel ». Évitez toutefois les substituts de sel qui ressemblent au sel comme le NoSalt, le HalfSalt et l’Herbamare sans sodium. Ils contiennent du chlorure de potassium qui est contre-indiqué en cas de maladies rénales.
De plus, sachez que les sels d’aromates comme le sel d’ail, le sel d’oignon et le sel de céleri sont constitués en majeure partie de sel. Ils ne sont donc pas de bonnes alternatives. Utilisez plutôt la poudre d’ail, la poudre d’oignon et le poivre de céleri.
La sélection des produits à l’épicerie
La façon la plus efficace de réduire sa consommation de sodium demeure de faire de bons choix à l’épicerie en utilisant le tableau de valeur nutritive. Ceci dit, avant de vous précipiter à l’épicerie, je vous suggère de tout d’abord vous familiariser avec la lecture des étiquettes nutritionnelles avec les aliments que vous avez déjà à la maison. Faites le ménage de votre garde-manger, votre réfrigérateur et votre congélateur. Vous pourrez alors constater où se cache le sel dans votre alimentation et vous serez en mesure de prioriser les changements à faire par la suite.
La lecture des étiquettes à l’épicerie permet de comparer les produits entre eux car il peut y avoir des différences importantes d’une marque à l’autre pour une même catégorie de produits. Toutefois, sachez que la teneur en sodium peut également varier d’une saveur à l’autre au sein d’une même marque. Ainsi, il faut prendre l’habitude de toujours faire ses vérifications, d’autant plus que les compagnies changent parfois leurs recettes et la teneur en sodium peut varier.
Néanmoins, il n’est pas nécessaire ni recommandé d’essayer de compiler tous vos apports quotidiens en sodium. De façon générale, si tous les produits que vous achetez à l’épicerie sont pauvres en sodium, les repas que vous préparerez à la maison en contiendront peu eux aussi.
Cuisinez vos propres plats
Tel que mentionné précédemment, les aliments prêts-à-manger contribuent à faire grimper les apports en sel de façon considérable. Ces repas sont souvent très riches en sodium et leur valeur nutritive n’est pas toujours disponible. Il est donc préférable de limiter leur utilisation et de cuisiner soi-même des repas avec des ingrédients faibles en sodium.
Il est possible d’adapter ses recettes favorites en substituant certains ingrédients trop salés. Si on a tendance à manquer de temps pour cuisiner, on peut prendre l’habitude de doubler ou tripler les recettes afin de pouvoir congeler des portions pour d’autres jours.
Si vous cherchez de nouvelles recettes, orientez d’abord vos recherches vers des sites ou des livres dédiés aux maladies rénales. Vous pouvez prendre en exemple ce site, Kidney Healthy Recipes ou le site Osez les saveurs!.
Il y a aussi le livre Santé rénale – 21 jours de menus qui est une excellente source d’information sur la santé rénale et qui propose d’excellentes recettes faciles à faire.
Comment réduire la consommation de sodium au restaurant
Comme vous voyez, il est facile de réduire considérablement votre consommation de sodium en faisant de bons choix à l’épicerie et en adaptant vos recettes à la maison. Le défi est plus grand lorsqu’on doit manger à l’extérieur, car la teneur en sodium des aliments est rarement disponible.
De façon générale, essayez d’éviter la restauration rapide et réduisez la fréquence des repas pris au restaurant ou à la cafétéria. Par exemple, vous pourriez prévoir plus souvent d’apporter votre lunch au travail. Aussi, réservez les repas au restaurant pour des occasions spéciales en famille ou entre amis, et faites des choix raisonnables.
Astuces au restaurant
- Évitez les menus du jour et les tables d’hôte, car l’ajout d’une entrée et d’un dessert à votre plat principal peut facilement doubler l’apport en sodium de votre repas. Les soupes au restaurant sont particulièrement riches en sel.
- Évitez les mets en sauce ou gratinés, les viandes et poissons panés ainsi que les charcuteries comme le jambon, la saucisse et le pepperoni.
- Demandez les vinaigrettes et les sauces à part pour pouvoir contrôler la quantité.
- Privilégiez les accompagnements natures, comme des légumes grillés, une pomme de terre au four ou du riz vapeur.
- N’ayez pas peur d’en laisser dans votre assiette! Les portions servies au restaurant sont souvent trop généreuses.
- Pensez à aviser votre serveur que vous avez une restriction en sel. Les restaurateurs sont généralement à l’écoute de leurs clients. D’ailleurs, si vous mangez régulièrement chez des amis ou membres de la famille, n’hésitez pas à les sensibiliser à votre alimentation faible en sodium. Après tout, la réduction du sel fait partie des recommandations pour la santé de tous les Canadiens!
L’alimentation faible en sodium en bref
En terminant, il est intéressant de savoir que plusieurs effets bénéfiques de la réduction du sel sur la santé sont visibles en quelques jours seulement. C’est le cas entre autres de la baisse de la protéinurie et de la pression artérielle.
D’ailleurs, il y a certains points à surveiller lorsqu’on amorce une alimentation contrôlée en sodium. Par exemple, si vous prenez déjà des médicaments pour l’hypertension, il se peut que les doses doivent être diminuées à la suite de la réduction du sel. Mesurez votre pression artérielle à la maison et avisez votre médecin et votre pharmacien si votre pression est trop basse ou si vous avez des étourdissements.
Aussi, il est normal de constater une légère perte de poids lorsqu’on coupe le sel de son alimentation. Celle-ci est due à une diminution de la rétention d’eau causée par le sodium. Si vous prenez des médicaments diurétiques, il est important de vous peser régulièrement. Si votre poids diminue trop, contactez votre médecin qui pourra ajuster à la baisse votre diurétique au besoin.
En bref, la réduction du sodium dans votre alimentation est une action concrète que vous pouvez poser pour mieux contrôler votre maladie rénale et pour prévenir sa progression ainsi que les complications associées. Elle peut aussi vous aider à réduire le nombre de médicaments que vous prenez chaque jour.
De plus, la réduction du sel étant un enjeu de société, tous les membres de votre ménage bénéficieront des effets protecteurs associés.
Références
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7. Soroka S, Alam A, Bevilacqua M, Girard LP, Komenda P, Loertscher R, McFarlane P, Pandeya S, Tam P, Bichet DG. Updated Canadian Expert Consensus on Assessing Risk of Disease Progression and Pharmacological Management of Autosomal Dominant Polycystic Kidney Disease. Can J Kidney Health Dis. 2018 Oct 12;5
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Roxanne Papineau, RD, est une nutritionniste clinicienne spécialisée en néphrologie avec plus de 15 ans d’expérience dans le domaine. Elle écrit des articles et révise le contenu publié sur ce site pour s’assurer qu’il répond aux recommandations les plus à jour pour les personnes atteintes d’une maladie rénale.